Les villes ou les voitures sont rênes

Trajets domicile-travail : Toulouse, avec Bordeaux, est la ville où les travailleurs utilisent le plus la voiture

L’INSEE Occitanie dévoile ce 16 septembre une étude sur les trajets pendulaires. Il en ressort que les Occitans utilisent encore plus la voiture, ou la moto, que la moyenne des Français pour se rendre au travail. Et que la marge de progression des transports en commun est colossale.

Les Occitans se déplacent plus en voiture que la moyenne des Français pour aller au travail mais pour des trajets plus courts. Toulouse est derrière Bordeaux, la grande aire urbaine où les travailleurs utilisent le plus la voiture ou la moto pour se rendre au travail, autour de 92% contre 85% des actifs à Grenoble ou Strasbourg. C’est la conclusion de cette étude de l’INSEE Occitanie parue ce 16 septembre 2025. Dans une lecture plus régionale, 83% des Occitans prennent la voiture pour ces trajets domicile-travail, et seulement 7% utilisent les transports en commun, contre 3,6% le vélo et 6% qui font de la marche à pied.

Même tout près de la ville, la voiture est privilégiée, faute de gares à proximité

Et dans cette étude, l’institut statistique fait un zoom sur les Haut-garonnais minoritaires qui prennent les transports en commun.  À Colomiers, Ramonville, Portet ou Saint-Alban, bref la première couronne où se trouvent des stations et gares, en moyenne 22% des travailleurs prennent cette option. Cette moyenne s’écroule à 4% dans la deuxième couronne où souvent il est plus rapide d’accéder en ville directement en voiture plutôt qu’en bus, faute de train, exemples à Cornebarrieu ou Labarthe-sur-Lèze.

Plus surprenant, en troisième couronne, dans des villes encore plus rurales, paradoxalement le taux d’utilisation des transports en commun, le train surtout, remonte à 8%. Parce qu’à Martres-Tolosane, à Muret, à Montastruc ou même à Saint-Sulpice (Tarn), les grands axes ferrés et les gares ne sont pas loin des habitations explique l’INSEE. Plus loin encore, pour tous les autres, le train ou le bus est exclu comme mode de transport du quotidien. À Saint-Elix-le-Château ou Lapeyrouse-Fossat, en moyenne 97% des travailleurs prennent leur voiture. Ces résidents de la quatrième et cinquième couronne de l’aire urbaine, représentent tout de même 20% des « navetteurs du quotidien » autour de Toulouse. Ce sont en plus grande proportion qu’ailleurs ,des ouvriers, contraints d’utiliser leur véhicule. Ces ouvriers sont la classe sociale qui s’est le plus éloignée de son lieu de travail ces dix dernières années en Haute-Garonne.

Pour parcourir 3 kms, les Toulousains prennent la voiture une fois sur trois

Au printemps dernier, c’est une enquête de l’Agence d’Urbanisme et d’aménagement Toulouse aire métropolitaine (AUAT) qui corroborait ces éléments. Elle démontrait que les Toulousains continuent d’utiliser leur voiture pour de courtes distances, y compris quand ils se déplacent sur moins de trois kilomètres. Une fois sur trois, ils parcourent cette courte distance en voiture. Un chiffre à la baisse, mais qui continue d’être élevé.

Certes, il y a du mieux. En dix ans, le nombre de déplacements en voiture pour les trajets de moins de trois kilomètres a baissé de 20%. La pratique de la marche est en hausse dans l’aire urbaine toulousaine,+30%.   La pratique du vélo aussi est en augmentation, elle fait un bond en dix ans  de 70% sur ces trajets courts.

Mais l’impact de la voiture reste énorme. Mis bout à bout, les trois petits kilomètres parcourus en auto par chacun des habitants de l’aire urbaine toulousaine, représentent 1,3 million de kilomètres. Deux fois sur trois, c’est un trajet depuis la maison pour réaliser un achat. L’étude montre aussi que depuis la crise sanitaire, le Toulousain se réapproprie l’espace de proximité : services, commerces, équipements, sont des critères importants dans leur choix de résidence.