Décès de Gérard Coudray

Gérard Coudray, 2 fois vainqueur des 24 Heures du Mans moto, est mort mercredi 11 octobre 2023, à Montreuil-le-Chétif (Sarthe). Le motard laisse le souvenir d’un homme abordable.
Habitant de Montreuil-le-Chétif, dans le Nord-Sarthe, Gérard Coudray, s’est donné la mort, mercredi 11 octobre 2023, à 69 ans.
Il était un immense champion. Ses deux titres de champion du monde d’endurance en 1984 et 1985 et ses deux victoires aux 24 Heures du Mans (1983 et 1986) parlent pour lui.
Il n’avait pas attrapé la grosse tête pour autant. Il restait humble et abordable. Il participait volontiers aux rassemblements de belles mécaniques dans le Nord Sarthe, notamment à Sillé-le-Guillaume. Il était très pote avec le Silléen Dominique Touchard.
« À chaque fois que je l’invitais pour des manifestations à Sillé, il venait avec un réel plaisir. Il y avait toujours du monde autour de lui, ça créait une bonne ambiance », indique Dominique Touchard.
Récemment, Gérard Coudray a participé au rassemblement automobile, au château de Sillé-le-Guillaume, dans le cadre du centenaire des 24 Heures du Mans. Il aimait venir à Sillé et aller à Fresnay-sur-Sarthe. Gérard Galpin, maire de Sillé-le-Guillaume
« Il avait le sentiment d’être oublié »
Lors des dernières 24 Heures, Gérard Galpin a trouvé Gérard Coudray marqué. « Il avait le sentiment d’être oublié par le milieu de la moto ». Ainsi va la vie des sportifs de haut niveau.
« Je l’ai vu il y a une dizaine de jours. Il avait l’air d’être bien. Rien ne laissait présager le pire. Quand, j’ai appris sa disparition tragique, je suis tombé de très haut. Je suis sous le choc. J’ai du mal à réaliser », confie Gérard Galpin, la gorge nouée.
Sa première mob
« J’étais un gamin chasseur-pêcheur jusqu’à ce que, pour ma communion, mon grand-père, qui est aussi mon parrain, m’offre une mob’… « , voilà ce Gérard Coudray confiait aux Alpes Mancelles Libérées, en avril 2017, lors d’un entretien exclusif.
L’enfant terrible de Montreuil-le-Chétif n’était pas du style à vouloir se mettre en avant.
La mobylette a poussé progressivement les gaules et le fusil dans le cœur du jeune pilote, âgé de 12 ans. Il n’avait pas l’âge légal pour conduire sa mob’, mais quand on aime, on ne compte pas. Gérard avait du talent sur sa petite machine. Et très vite, sa mobylette ne lui suffisait plus.
Du cross dans les champs
« Avec les potes, on s’est vite mis à récupérer les 125 dans les granges pour faire du cross dans les champs, après les avoir repeintes comme pas possible », confiait-il.
À 16 ans, il achète sa première vraie moto. Une 350 Honda. Les choses sérieuses commencent.
Gérard participait à des rassemblements pour partager sa passion pour la moto.
« Au Mans, il y avait un gars qui s’appelait « Paysan ». Il avait toujours les plus belles motos et les plus belles filles… »
Le goût de la compétition grâce à paysan
Avec sa bande, Gérard s’est rendu, un dimanche, à Saint-Aubin-des-Coudrais pour assister à une course de côte. Le fameux « Paysan » y participait. « Quand je l’ai vu passer, j’ai dit : moi, c’est ça que je veux faire, je vais essayer « .
C’est sans doute grâce à « Paysan » que Gérard a fait de la compète.
Lors de ces premières compétitions d’endurance, avec une 750 Honda trop lourde, Gérard n’avançait pas comme il voulait.
Son ami Jean-Louis a apporté les modifications nécessaires pour lui rendre la moto plus compétitive. Le pilote de Montreuil-le-Chétif a trouvé rapidement la bonne carburation et enchaînera les podiums.
Il finira par devenir un authentique champion.
Un super palmarès
Gérard a remporté le titre de champion de France de la montagne en 1979. Il a gagné les 24 Heures du Mans en 1983 et 1986 et le Bol d’or en 1985, au Castellet. Il a été champion du monde d’endurance en 1984 et 1985.
Gérard Coudray, il laisse un vide aussi immense que son talent et sa gentillesse.
La rédaction des Alpes Mancelles adresse à son épouse, Claudine, et à ses enfants, ses sincères condoléances.
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